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Music

Les 10 dates qui ont marqué l’histoire du rap

today26 juillet 2024 29 2 5

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Le rap, qui est une des disciplines de la culture hip-hop (avec le break, le graff, le beatbox, le DJing), est né aux États-Unis au tout début des années 1970, plus précisément dans le sud du Bronx, autour de 1973. Quand on écoute les morceaux sortis dans les années 70 et ceux d’aujourd’hui, on peut se dire qu’on a parcouru du chemin. C’est donc le moment de revenir sur le glorieux parcours du rap et les dates clé qui ont changé cette musique à jamais, pour faire du rap ce qu’il est aujourd’hui. Évidemment, comme le rap ne s’est pas vécu de la même manière, et surtout au même moment, en France et aux États-Unis, on a fait deux catégories !

Rap US

Septembre 1979 : sortie du single de Sugar Hill Gang, « Rapper’s Delight »

On commence évidemment par le début, avec les pionniers du Sugar Hill Gang. Big Bank Hank, Wonder Mike et Master Gee n’étaient pas les premiers rappeurs du monde. Ils ont d’ailleurs nommé leur groupe en hommage à un quartier du nord de Harlem, où ça rappait dur depuis plusieurs années. Mais ce sont les premiers à avoir fait rentrer un single dans ce qui était à l’époque le top 40 américain et à montrer qu’on pouvait connaître le succès avec cette musique. Avec ce morceau plutôt dansant, très grand public, rempli d’humour, ils ont posé la première vraie pierre d’un édifice qui a aujourd’hui plus de 50 ans, merci pour les travaux!

1er juillet 1982 : sortie de « The Message » de Grandmaster Flash

Petit bond dans le temps trois ans plus tard, avec un autre genre de pionniers, en la personne de Grandmaster Flash et surtout Melle Mel et Duke Booty. Si « Rapper’s Delight » était le premier single de rap à rencontrer le succès, « The Message » est le premier à donner à cette musique un aspect politique, social, en décrivant l’environnement du groupe, le Bronx, de manière très crue et angoissante, malgré l’instru funky. Certains gimmicks sont encore réutilisés dans le rap 50 ans après, preuve de l’influence monstrueuse de ce morceau.

13 septembre 1996 : La mort de Tupac 

S’il ne s’agit pas de glorifier la violence, au contraire, cette date est inévitable dans la liste car plus rien n’a jamais été pareil après l’assassinat de Tupac. Le rappeur était tout simplement la plus grosse star du game au moment de sa mort. Mais il a fait le choix, par loyauté, de s’impliquer dans un conflit entre Suge Knight et certains Crips de LA (possiblement arrosés par P.Diddy…). La fusillade qui a causé sa mort a nourri les fantasmes et les rumeurs, jusqu’à l’arrestation du meurtrier en fin d’année dernière. Quand la violence dans le rap game commence à devenir insoutenable…

9 mars 1997 : La mort de Notorious B.I.G.

On ne pouvait pas parler de la mort de l’un sans mentionner celle de l’autre. Comme son ex-pote devenu rival, Biggie est mort en voiture, après avoir été fusillé, à un feu rouge de Los Angeles, le soir des Soul Train Music Awards. Les assassins sont en revanche toujours inconnus, et nous ont une fois de plus privé d’un des plus grands rappeurs de tous les temps avec un talent inné pour la rime. Il aura fallu le décès des deux légendes du game en 6 mois d’écart pour mettre fin à la guerre entre l’Est et l’Ouest. Malheureusement, quand on voit ce qui est arrivé à King Von, Pop Smoke ou Young Dolph, on peut dire que ça n’aura pas suffi à éliminer la violence…

2023 : Les 50 ans du hip-hop

Les 50 ans du hip-hop sont importants parce qu’ils ont permis de se rendre compte du chemin parcouru par cette musique, qui est désormais un véritable univers à part entière, très varié. La culture hip-hop est peut-être maintenant la plus influente culture musicale au monde. Avec ses stars et ses légendes, comme Dr. Dre, Nas, Jay-Z, Snoop Dogg, Lil Wayne, Eminem, Kendrick Lamar, 50 Cent et ses codes (de plus en plus ouverts) se sont exportés partout. 50 ans, ça se fête, et cette année-là, on a vu plus d’une trentaine de gros concerts énormes organisés à New-York, où se sont réunies toutes les générations du rap game en hommage à cette culture, avec Rakim, EPMD, T.I., Fat Joe, Run DMC, Method Man, J.Cole, bref, tout le monde. Un événement spécial a même été organisé par les Grammy. Au niveau des sorties, l’année 2023 aura été aussi bien rythmée par Killer Mike que par Youngboy NBA, et c’est exactement cette variété musicale qu’on veut mettre en avant à travers cette date symbolique.

Rap français

28 mai 1990 : sortie de « Rapattitude »

La compilation « Rapattitude » est un peu au rap français ce qu’est « Rapper’s Delight » au rap US : un moment fondateur, car c’est la toute première fois que sortait une compilation avec pour thème central le rap français. Une sortie qui répondait à une attente de la part du public visiblement, car elle a fait rapidement disque d’or, et à l’époque, c’était 100 000 exemplaires physiques, pas 15 millions de streams achetés en Thaïlande. Il faut dire que la compil rassemblait tous ceux qui allaient être les têtes d’affiche du rap français les années suivantes : Assassin, NTM, DJ Dee Nasty, et d’autres artistes marquants comme Tonton David, ou encore l’incroyable EJM, un peu oublié par les médias mainstream, mais qui était une des raisons pour laquelle on a vu éclore autant de rappeurs talentueux à Vitry par la suite. La première vraie pierre de l’édifice du rap français !

L’année 1998 (NTM, IAM, Fonky Family, Arsenik,…)

S’il s’est passé pas mal de choses entre 1990 et 1998, c’est cette année-là que le rap français prend un premier véritable gros tournant et commence à rattraper son « retard » sur la scène US. Quand on parle de retard, on pense surtout en termes de qualité de prods, mais aussi de variétés de flows. Une nouvelle génération va venir s’ajouter à l’ancienne, et ensemble, ils vont nous sortir classique sur classique. S’il ne fallait en nommer que quelques-uns, on doit évidemment parler de « Suprême NTM », « Quelques gouttes suffisent » d’Arsenik, « Si Dieu Veut » de la FF, mais aussi des albums de Fabe, des X-Men, des Sages Poètes de la Rue, d’Oxmo Puccino, du 113. Cette année-là, tous les rappeurs et leur public ont compris que ça n’était pas qu’une mode, et que le mouvement allait s’installer de manière très durable, avec une vraie scène diversifiée, plusieurs écoles (celle de Boulogne, de Vitry, de Saint-Denis, de Paris, de Marseille), et des prods qui ont vraiment passé un cap, très influencées par ce qui se faisait à New-York.

25 octobre 2000 : sortie de »Mauvais Oeil » de Lunatic chez 45 Scientific

Le jour où le rap français a compris qu’il pouvait se débrouiller tout seul, même si ça a mis du temps avant que cette posture devienne quelque chose de normal. Si aujourd’hui, beaucoup d’artistes ont monté leurs labels et leurs structures, en partenariat ou nom avec de plus grosses maisons de disques, c’est en grande partie grâce à Lunatic. Le groupe de Booba et Ali, avec « Mauvais Oeil », a décroché le premier disque d’or en indépendant pour un album de rap « hardcore » pour l’époque. Attitude hyper street, annonce d’apocalypse, un peu à l’image de ce que faisait Mobb Deep à l’époque aux USA, positionnement marginal assumé vis à vis de la société, mais l’alchimie entre les deux monstres a suffi à convaincre le public, avec leur vrai talent pour la rime, et un album qui ne contient aucun mauvais morceau, ni même « moyen » : que des classiques. Le message envoyé à l’industrie est clair : on va le faire, avec ou sans vous. 24 ans après sa sortie, « HLM 3 » continue de mettre des baffes dans les oreilles des plus nostalgiques. Plus que l’état d’esprit « indé » apporté par Lunatic, c’est cette ambiance sombre, racailleuse, qui va continuer à influencer le rap hardcore les 10 années suivantes (Despo, Tandem, Alpha 5.20…).

L’année 2015 (PNL, Lacrim, SCH, Gradur, Jul, Nekfeu, Vald)

On parlait tout à l’heure de gros tournant pour l’année 1998. 2015 a à peu près le même rôle, version moderne. C’est l’année où le rap français a « rattrapé » son grand frère américain. Notamment en termes de prods, avec énormément de propositions originales jamais entendues ailleurs : celles de PNL (« Le Monde Chico »), celles de Jul (« My World »), celles de SCH (« A7 ») notamment, qui ont tous cette année-là sorti un énorme carton commercial, doublé d’un vrai classique. Chacun a changé le game en 2015, à sa manière. C’est aussi cette année-là que la France voyait exploser Gradur, mais aussi le phénomène MHD, autre game-changer qui imposera définitivement les sonorités afro dans le game, 15 ans après Bisso Na Bisso. Nekfeu a lui aussi fait un carton avec son premier disque solo, « Feu ». Bref, dites-vous que toutes les têtes d’affiche du rap actuel ont passé un cap en 2015, emmenant le game avec eux, vers un nouveau seuil d’exigeance et de créativité. Plus varié, plus débrouillard, plus connecté au monde également (grâce à l’explosion du streaming), c’est en 2015 que le rap français est devenu le mastodonte qu’il est aujourd’hui, la musique la plus consommée dans le pays.

3 septembre 2022 : Stade de France de Booba

Là aussi, on a choisi une date symbolique pour la fin de cette liste. Quoi de mieux pour représenter le parcours du rap français, que de le mettre en parallèle avec celui de Booba, possiblement le « GOAT » de la discipline ? En 30 ans de carrière, il est passé de danseur pour La Cliqua, à rappeur hardcore, non diffusé par les radios généralistes, puis à la scène du Stade de France. Un parcours admirable, à l’image de celui du rap, qui était encore moqué dans les émissions télé dans les années 90/2000, et qui est désormais capable d’organiser sa propre cérémonie de récompense, ou de remplir la plus grande salle de concert du pays (80 000 places). Personne ne voulait miser sur lui à ses débuts, il s’est imposé par la force du nombre d’adeptes. A côté du symbole, ce fût également un concert assez incroyable, où Booba a mélangé ses anciens classiques avec de nouveaux tubes, mettant d’accord les vieux et les jeunes. Une belle victoire pour le game !

Written by: Admin

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